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La Voix des Sables

La Victimologie

 

                                                

                                                    DSC01588

 

Accompagnement en Victimologie Clinique  

  

La Voix des Sables propose des accompagnements spécialisés en Victimologie pour toute personne  ayant vécu une atteinte à son intégrité psychique, physique, de son être...et/ou ayant été victime de maltraitance, de violence, de négligence physique ou psychique.

Ces accompagnements spécifiques permettent de travailler sur les conséquences de ces maltraitantes comme l'insomnie, des crises d'angoisses, la culpabilité, la honte, la dépréciation de soi. 
Des outils spécialisés permettent une mise à distance et une aide à la gestion de ces émotions.

N'hésitez pas à me contacter pour tout renseignement complémentaire. Un premier rendez-vous vous est proposé afin de faire connaissance avant de démarrer un travail sur soi. 

 

Prenez bien soin de vous

Au plaisir de vous accueillir

 

Marie-Noële Ferry

 

 

Les symptomes en Victimologie :

 - des revivescences de la scène de manière répétitive 

- manque ou confusion de repères de sécurité

- de l'hypervigilance

- des cauchemars

- des situations d'évitement

- des crises d'angoisses

- des phobies

- de la honte, de la culpabilité

- un sentiment d'impuissance

- une dépréciation de l'estime de soi

 

L'Art-Pédagogie en tant qu'outil d'accompagnement :

La Voix des Sables vous propose un accompagnement spécifique et personnalisé avec un débriefing art-pédagogique qui permet de mettre en sens le vécu des scènes traumatiques.

 

 

Tarif

* Au local de la Voix des Sables, à Sete :

Atelier individuel d’accompagnement d’1h : 50 € (matériel compris)

ou 

Atelier individuel d’accompagnement d’1h30 : 70 € (matériel compris)

Accompagnement possible par skype

 

 Accompagnement animé par  Marie-Noële Ferry , Art-Pédagogue® spécialisée dans la relation d'aide par l'expression personnelle, diplômée en Victimologie clinique

 

 

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L'Art-Pédagogie® et la Victimologie

 

Extrait du mémoire en Victimologie : 

La Victimologie, spécialité récente, est un sujet d’étude riche en découvertes. Ses caractéristiques principales sont l’approche et l’accompagnement spécifiques qui sont proposés aux victimes. On sait maintenant que les personnes ayant vécu un événement potentiellement traumatisant risquent de développer des symptômes très spécifiques demandant donc un accompagnement adapté.

Etre victime, c’est vivre une atteinte à son intégrité psychique et/ou physique, à son identité, à son intimité. Cela peut entraîner des symptômes importants, des troubles de comportements, des troubles du caractères qui peuvent invalider les victimes dans leur quotidien.Il est donc important de leur proposer un accompagnement adapté à leur profil afin de les aider à se réparer, à se reconstruire, à retrouver un sentiment de sécurité et de confiance en elle.

Lors d’un évènement violent ou d’évènements à répétition, les victimes peuvent être sujet à un stress (aigu ou adapté) et/ou confrontées au réel de la mort. Il y a alors incrustation, dans l’appareil psychique, de l’image qui fait traumatisme.

Cet instant est hors temps, hors espace, hors langage. La victime est prise de saisissement et est transpercée par l’effroi. La personne a la sensation d’être face au néant. Elle se sent alors différente des autres, hors du monde des vivants, n’ayant plus accès à la parole pour parler de son vécu. Des sentiments de honte, d’abandon et de souillure peuvent apparaître.

Elle est dans une confusion car elle n’a pas de mots pour dire ses sensations, émotions, pensées.

 

Le débriefing est une technique d’accompagnement qui a été élaborée pour aider ces victimes à s’extraire de leur traumatisme. Mais que se joue-t-il lors de cet accompagnement ? Que se passe-t-il au niveau sensoriel, émotionnel, intellectuel au fur et à mesure de leur progression ? Quand la parole ne vient pas, quand la personne n’arrive pas à communiquer sur « ce bloc traumatique », que peut-on leur proposer pour leur faciliter la mise en mot de leur sens, émotions et pensées ?

L’Art-Pédagogie, qui utilise des supports d’expression personnelle tels que la peinture, le sable, la terre, peut être une réponse et/ou un complément à un accompagnement spécialisé et professionnel en Victimologie. L'art Pédagogie propose  des outils spécifiques qui font appel à sa sensorialité, à ses émotions et à ses pensées pour aider l’émergence de sa parole et lui redonner ainsi son statut « d’être parlant ».

 

Généralités

La Victimologie est un thème large qui touche beaucoup de domaines. Celui-ci traite de la violence conjugale, du harcèlement moral mais aussi de l’inceste, du viol, des accidents de la route, des maltraitances… On pourrait croire que ce sont des thèmes différents et pourtant si on s’intéresse de près aux victimes, on peut s’apercevoir qu’elles ont toutes vécu un ou des évènements potentiellement traumatisants.

Il existe plusieurs niveaux de violences, de maltraitances, celles qui ne se passent qu’une seule fois d’autres qui se répètent sans cesse. Il y a aussi différents types de maltraitances comme les abus, les négligences, les carences, les distorsions.

On peut essayer de les classer, de faire une grille de gravité mais ce qui est important ce n’est pas l’échelle de gravité mais bien la souffrance de la personne. On peut évaluer son degré de vulnérabilité, répertorier les facteurs de risques. Cela peut l’aider à donner du sens à son vécu, à se reconstruire, lui apporter la reconnaissance de la société de son statut de victime. Cela n’enlève pas la souffrance et la douleur que la victime ressent mais cela peut l’apaiser.

 

On sait que ces événements potentiellement traumatisants peuvent amener les victimes à développer certains symptômes somatiques, psycho-somatiques, des troubles du comportement, du caractère, des mécanismes de défense utiles en leur temps qui peu à peu éloignent la personne de sa vie.

Les symptômes sont larges : dépression, asthénie matinale, mélancolie, problèmes physiques, conduites addictives, conduites à risque…

 

La personne « vit » au quotidien avec ces troubles qui l’encombrent. Etre victime, c’est vivre une atteinte identitaire et narcissique. Si la personne n’est pas accompagnée rapidement, elle risque de développer des réactions post-traumatiques, des manifestations psychosomatiques réactionnelles, des névroses traumatiques qui peuvent alors aboutir à une chronicité de ses maux et symptômes lourds à supporter pour la victime et plus difficile à traiter en accompagnement.

 

Les victimes éprouvent souvent plusieurs émotions, sensations, pensées. Elle peuvent éprouver de la honte, la culpabilité, de la colère, de la haine. Elles peuvent souffrir de « maux » physiques ou psychiques.

Certaines arrivent à en parler, d’autres ne peuvent pas soit parce que cela est trop dur pour elle soit parce qu’elles sont dans une dissociation, dans une peur qui fait qu’elles font « comme si tout allait bien ». D’autres, par exemple dans des cas de violences conjugales, ont l’espoir que les choses s’arrangeront et donc minimisent les faits. D’autres n’arriveront pas à en parler parce qu’elles n’ont pas de mots pour dire l’horreur, pour dire ce qu’elles ont vécu.

Cela est d’autant plus vrai, lorsque le ou les évènements ont amené la personne à être confrontée au réel de la mort, c’est à dire lorsqu’il y a traumatisme psychique.

 

De plus, on sait maintenant qu’après une période de latence, une névrose traumatique peut se déclencher.

« traumatisme psychique et névrose traumatique sont toujours liés à un événement, c’est à dire quelque chose qui est de l’ordre du perçu ou du ressenti comme nous l’avons déjà exposé. Les deux résultent d’une rencontre d’un événement et d’un sujet qui se produit dans un contexte déterminé. » (« traiter les traumatismes psychiques » .F. Lebigot, page 90).

Les facteurs tenant à l’événement vont être à la fois la violence des faits et la soudaineté. La notion de surprise est très importante car cela signifie que la personne n’est pas en état de vigilance, ce qui lui permettrait peut-être d’anticiper les faits ou de pouvoir avoir une réaction de stress adapté.

Les facteurs tenant au sujet sont liés à sa personnalité, à son état de fragilité et à ses antécédents personnels, familiaux, sociaux (deuil, violence,…), son état physique.

 

Il est donc vraiment important de repérer s’il y a eu traumatisme psychique, d’identifier ses effets car les conséquences peuvent être assez graves sur l’équilibre et le devenir de la personne.

 

Définition du traumatisme psychique

Tout d’abord, il est important de faire la distinction entre stress et traumatisme psychique.

Le stress est une réaction physiologique et psychologique face à une situation, à une menace imprévue. L’impact sur l’appareil psychique est très différent selon qu’il s’agisse de stress ou de traumatisme.

Freud, représente l’appareil psychique comme une vésicule vivante entourée d’une membrane « pare-excitation ». S’il s’agit d’un stress, cette membrane est déformée, la menace extérieure créant des tensions, des pressions.

S’il s’agit d’un traumatisme, la menace surprend la personne et alors pénètre dans l’appareil psychique pour s’y incruster. Une image ou bloc traumatique, qu’on peut appeler aussi « corps étranger interne » traverse l’appareil psychique pour aller se greffer sur l’originaire (voir schéma annexe 1). La victime alors, confrontée au réel de la mort ne peut pas utiliser son champ de représentation pour pouvoir identifier ce qu’elle vient de vivre. La personne est envahie par le néant, là où il n’y a ni affect ni représentation. La victime peut percevoir un vide complet. On peut parler alors d’un sentiment d’effroi.

« l’effroi est ce moment où l’image traumatique pénètre dans l’appareil psychique, repousse les représentations et les signifiants qu’il contient et va s’incruster à son point le plus profond. » (« traiter les traumatismes psychiques » .F. Lebigot, page 39).

 La personne est saisie par l’horreur et n’a plus accès au langage. La personne perd son statut d’être parlant. La personne est amputée de sa parole. On peut donc dire que le traumatisme est en lien direct avec la notion du langage. Ce même langage qui permet à tout individu de se relier au monde, de pouvoir faire partie de la communauté des vivants.

La différence, donc, entre stress et traumatisme est cette effraction au cœur même de l’appareil psychique. En conséquence, lors d’un événement potentiellement traumatisant, la victime peut à la fois ressentir du stress et à la fois être traumatisée.

 

 Les effets du traumatisme psychique

 

« l’image traumatique ne rencontre aucune représentation ; celles-ci sont comme mise à l’écart par l’espace qu’occupe le néant en train de s’installer. C’est le temps de l’effroi, sans pensée, sans idées, sans mots. Le sujet se vit comme ayant été abandonné par le langage, c’est à dire par ce qui fait l’être de l’homme. Il traduit cette expérience indicible par un abandon par l’ensemble des humains, mêlé d’un sentiment de honte devant sa déshumanisation. » (« traiter les traumatismes psychiques » .F. Lebigot, page 22).

 

Perte de la parole

Au moment de l’effroi, la personne est confrontée au néant.

Lors de l’effraction traumatique, la personne est comme devant un blanc, d’absence de soi. Elle n’a plus de mots pour pouvoir décrire ce qu’elle a vécu à ce moment précis.

 

Mise à l’écart des représentations

Lors de la confrontation au réel de la mort, l’image traumatique traverse le champ de représentation et va se loger sur le refoulement originaire. La personne n’a donc pas accès à son monde symbolique et à son champ des représentations. L’événement n’a pas de sens pour elle. Elle ne comprend pas ce qui lui est arrivé. Cela peut provoquer un état de sidération.

 

Le sentiment de faute

Il faut tout d’abord rappeler que l’image traumatique se loge au plus près de l’originaire. L’originaire étant le lieu où se stockent les premières sensations qu’un bébé éprouve quand il est dans le ventre de sa mère, là où il n’a rien à demander, où tous ses besoins sont satisfaits. Or, lors de sa venue au monde, l’enfant sort de « ce paradis perdu ». Au fur et à mesure de son évolution, l’enfant apprend qu’il est un être indépendant de sa mère et qu’il doit demander pour satisfaire ses besoins ou désirs. C’est alors, qu’apparaît le langage.

Or, lors d’un traumatisme psychique, le corps étranger va se loger dans le refoulement originaire. La victime va alors éprouver un sentiment de faute car il est interdit de revenir dans le paradis perdu, de faire en quelque sorte demi tour.

 

La souillure

Lors de l’effraction traumatique, la victime peut avoir la sensation d’être souillée, salie.

« Dans son appareil psychique, s’est incrustée une image qui ne devrait pas s’y trouver et qui fait tâche. » (« traiter les traumatismes psychiques » .F. Lebigot, page 117).

Quelque chose est rentré en elle et s’y est logé. Elle a l’impression que tout le monde peut voir cette tache. Elle ne sait pas comment l’enlever n’ayant pas de mots pour la nommer.

 

La honte

Le fait d’avoir été confronté à l’horreur peut amener un sentiment de déshumanisation et ainsi entraîner un sentiment de honte. Honte d’avoir vécu cela, honte de n’avoir pas « fait le nécessaire pour l’éviter ». La personne a eu la sensation de ne plus avoir été considérée comme un sujet mais a eu la sensation de n’être plus rien, d’être objet.

Il y a aussi la honte d’avoir perçu ce qui est interdit : l’originaire. C’est la honte d’avoir la sensation d’avoir commis une faute et la peur que cette faute soit transparente.

La honte n’est pas dialectisable et peut entraîner des troubles du comportement, des conduites agressives, une dépression. Ce qu’il faut retenir, c’est que la honte est le socle de la névrose traumatique qui peut se déclencher après un événement traumatisant.

 

Le sentiment d’abandon

Le fait d’avoir été confronté à l’horreur peut entraîner un sentiment d’abandon.

La victime peut s’être senti abandonnée par ses proches, par la société.

Au moment de l’effroi, la victime s’est sentie seule, abandonnée, et ayant la sensation qu’elle était la seule à vivre cela.

Cela l’a amené à penser qu’elle est devenue différente des autres, de « vivre sur une autre planète ».

Ce sentiment est malgré tout dialectisable mais peut provoquer des troubles de caractère tels qu’un repli sur soi, des comportements abandonniques, des conduites d’addiction poussant à l’exclusion.

 

 La culpabilité

Après avoir vécu une effraction traumatique, la victime ressent souvent de la culpabilité.

L’hypothèse est que cette culpabilité est un moyen de défense contre l’envahissement de l’angoisse. Elle permet à la victime d’avoir la sensation d’être encore un peu sujet car elle se dit alors, qu’elle a peut être un pouvoir sur les évènements, qu’elle aurait pu faire autrement.

Il est donc nécessaire lors d’une prise en charge, d’accompagner la personne à parler de sa culpabilité sans la déresponsabiliser dans l’événement vécu.

La culpabilité peut être le point d’appui pour un suivi thérapeutique.

 

 

La prise en charge

 Généralités

 Qu’il y ait ou non traumatisme psychique, les victimes ont beaucoup de difficulté pour réussir à mettre en mot ce qui leur est arrivé, de prendre la parole (qui donne du sens alors à leur vécu), de dire à un autre leur vécu. 

Il est important de toujours suspecter une maltraitance, un mal-être afin de faciliter sa reconnaissance et d’aider la victime à mettre en mot son vécu. La victime essaie de transmettre un message et le rôle de l’accompagnateur est de capter ce message c’est à dire de l’accueillir, de l’entendre, d’aider à le mettre en mot pour qu’il prenne sens dans la vie de la personne.

 

Depuis, quelques années, certaines personnes se sont intéressées de près à ces victimes, essayant de les accompagner, de créer des passerelles de communication, pour qu’elles puissent, si elles le souhaitent, parler de leurs vécus et puissent se sentir entendues, écoutées.

Ces professionnels essaient de réaliser des accompagnements adaptés, de créer des espaces-temps sécures et contenants afin que ces victimes puissent « panser » leur blessures psychiques, pour qu’elles puissent se restaurer, retrouver une estime d’elle-même, retrouver leur statut d’être faisant parti de la communauté des vivants, de se sentir à nouveau exister en tant que personne à part entière.

 

Il existe des centres spécialisés, des professionnels formés pour accompagner les victimes et les aider à reprendre le cours de leur vie. Il est primordial de les reconnaître en tant que victime pour qu’elles puissent retrouver leur place de sujet vivant, retrouvant petit à petit leur intégrité.

 

Comme on a pu le constater, les conséquences d’un processus de victimation peuvent être très importantes tant au niveau symptômes qu’au niveau du comportement et du caractère.

Il sera donc important pour accompagner au mieux la victime, de prendre en compte différents facteurs :

-       la personne : son état psychique (avant, pendant, après l’événement), son histoire personnelle, ses capacités mentales, sa vulnérabilité...

-       le contexte des faits : identification du ou des faits (accident, maltraitance…) ; prendre en compte le lien avec l’agresseur en cas de maltraitance, viol, inceste, ; identifier les moyens de manipulations pour arriver aux actes ; s’il y a eu emprise…

-       le contexte environnemental : l’attitude de l’entourage, des professionnels, …

 

Il est essentiel de proposer un accompagnement adapté, le plus tôt possible, aux victimes afin qu’elles ne développent pas un processus de chronicité de symptômes, ce qui pourrait l’entraver dans sa vie au quotidien, dans son mode relationnel et modifier son comportement et son caractère à long terme.

 

Il existe différents modes de traitement, de relation d’aide, d’accompagnement, de professionnels qui peuvent être proposés aux victimes :

-       au niveau juridique : association de soutien, de conseil et accompagnement tout au long de la procédure judiciaire s’il y en a une…

-       au niveau de la santé : prise en charge médicale, hospitalisation pour prévenir, soulager les maux physiques, les plaintes somatiques…

-       au niveau psychologique : psychothérapies analytiques, cognitives, comportementales, sophrologie, art-thérapie, EMDR…, entretien individuel ou collectif…

 

Chaque victime doit être écoutée, entendue dans sa souffrance et douleur. Elle doit pouvoir trouver un lieu, un espace propice à l’émergence de sa parole et des moyens qui s’adaptent à ses symptômes.

Toutes ces techniques ont pour but de soutenir la personne dans son travail de réparation, de reconstruction. Mais pour l’orienter au mieux, il est vraiment important de repérer ce qui a trait au stress, ce qui a trait aux conséquences de l’événement et ce qui a trait au traumatisme psychique.

En effet, on ne propose pas les mêmes outils, méthodes s’il s’agit de stress ou d’un traumatisme psychique. Il est donc important que des personnes spécialisées en Victimologie puissent ainsi identifier ce qui a trait au stress et au traumatisme afin d’adapter au mieux leur accompagnement et leur prise en charge thérapeutique.

 

Un traumatisme psychique, s’il n’est pas traité peut entraîner un syndrome de répétition qui va être la reviviscence des évènements sous forme, entre autre, de cauchemars, hallucinations, remise en acte.

Il peut y avoir une période de latence plus ou moins longue où la victime aura des symptômes tels que crises d’angoisse, problèmes de sommeil, hyper vigilance, fatigue des matins, dépression, mais sans le syndrome de répétition.

Enfin, une névrose traumatique peut « s’installer » avec le temps. Elle se caractérise par la présence d’un syndrome de répétition et par la présence de symptômes névrotiques tels que troubles du comportement (conduites addictives, passage à l’acte), troubles du caractère (irritabilité…), dépression ainsi que plaintes somatiques et psychosomatiques.

Cela sera accentué, si par auto-défense, il y a eu déni de l’effroi, perte de connaissance ou dissociation péri-traumatique . La personne aura des difficultés à remettre l’évènement dans le cours de sa vie à cause des pertes de mémoire ou de sensation.

 

Comme nous l’avons vu le chapitre précédent, lorsqu’il y a traumatisme psychique, la personne est dans une confusion et n’a pas de mots pour dire son vécu. Elle est hors langage. C’est à l’accompagnateur de venir vers elle pour qu’elle puisse renouer avec les mots.

Comment, alors, lui permettre de mettre des mots là où elle a rencontré le néant, cet espace-temps de non parole ? Comment l’aider à mettre en mot, à revisiter ce moment d’effroi pour qu’il ne fasse plus effraction, ni corps étranger à l’intérieur d’elle-même ? Comment aider ces personnes ayant perdu leur qualité « d’être parlant » ?

 

Toujours dans l’optique de proposer une méthode adaptée à chaque situation , une méthode d’accompagnement spécifique a été créée afin de permettre à la personne de revisiter l’évènement traumatique pour ne plus y rester « coincée ». C’est ce qu’on appelle « le débriefing ».

Le débriefing se fait, en général, en une fois (quelques fois en deux fois). Ensuite, un suivi thérapeutique adapté à la personne sera proposé pour aider la personne à reprendre le cours de sa vie et traiter certains troubles attenants à l’événement ou à son histoire personnelle.

Il existe le débriefing collectif pour un groupe et le débriefing individuel.

 

Je ne traiterai que du débriefing individuel en lien avec les cas cliniques présentés dans ce mémoire.

Le débriefing n’a pas pour vocation de guérir la personne ni à résoudre tous ses troubles mais a pour but d’aider la personne à revisiter entièrement l’événement, afin de pouvoir mettre en mot son vécu en passant par ces émotions, sentis (odorats, vue, toucher goût, ouie), ses pensées qui l’ont habité lors de ce moment. Il permet aussi de repérer le moment où la personne a vécu l’effroi par un balayage systématique de tous les instants et ainsi permettre à la personne de pouvoir retrouver une cohérence et des liens avec son champ de représentation.

 

 

b- Le débriefing individuel

 

La parole ne suffit pas.

En effet, une victime peut parler de son vécu sans pour autant s’en libérer. Bien au contraire, demander à une victime de reparler de son traumatisme sans un accompagnement précis peut l’amener à replonger dans son traumatisme et ainsi causer encore plus de dégâts psychiques.

On peut observer comment dans certaines situations comme par exemple un dépôt de plainte, ou pendant la procédure judiciaire (devant le juge ou l’expert), la victime est soudain replongée au cœur de l’horreur, comme aspirée par le néant. Pourtant elle parle de l’événement. Mais derrière les mots, il y a le vide, il y a l’absence de représentation des mots dits. Comme on l’a vu précédemment, l’effroi fait perdre l’accès à la parole par une mise à l’écart des représentations. Par conséquent, extérieurement, on peut penser que la personne comprend ce qu’elle dit alors qu’en fait, la personne est comme absente, ses mots vidés de sens. Elle est comme dissociée. Elle a du mal à remplir ses mots de sens, d’utiliser les bons termes car ce n’est pas appréhendable pour elle. Rien ne fait sens pour elle.

 

Il est donc nécessaire d’accompagner la victime sans la faire replonger dans l’horreur, sans la remettre en danger. Il est primordial de respecter quelques principes essentiels que l’on peut retrouver dans la technique du débriefing.

 

Cette méthodologie permet à la personne de reparler de son vécu sans pour autant la replonger dans son traumatisme. Elle le retraverse pour en prendre de la distance et le regarder autrement.

C’est l’activité au cours de laquelle un professionnel formé en Victimologie invite le sujet rescapé ou impliqué dans un événement potentiellement traumatisant à verbaliser leur expérience de cet événement, afin d’être en mesure de la maîtriser et d’éviter une évolution pathologique.

 

Le débriefing a deux fonctions :

-       Fonction d’accueil et de présence : importante d’autant plus si la personne s’est senti abandonnée. C’est représenter la communauté des hommes.

-       Fonction d’interlocution : offrir son écoute et peut être aider la personne à sortir de la confusion dans laquelle l’effroi l’a plongée.

 

Le débriefing a pour objectifs, entre autre :

-       verbaliser les émotions

-       resituer la personne dans le temps et l’espace

-       restituer à la personne, son statut de sujet et l’assurer qu’elle sera soutenue

-       aider à maîtriser l’événement par le langage en verbalisant l’expérience vécue.

-       atténuer les sentiments négatifs de culpabilité, d’impuissance et d’échec.

-       mettre un point final à l’expérience.

 

Par une méthodologie précise de l’entretien, l’accompagnateur invite donc la victime à revisiter, retraverser l’événement et à s’arrêter à chaque instant pour qu’elle puisse exprimer de manière très détaillée, ses sensations, ses émotions, ses pensées. C’est comme un balayage pour trouver le moment de l’effroi afin de permettre à la victime de lui redonner sens, de lui permettre de le rattacher au cours de sa vie et le replacer dans une temporalité.

Il ne faut pas oublier que l’image traumatique est comme un bloc qui se loge dans l’appareil psychique sans lien avec le reste. Il n’a ni lieu, ni espace, ni temps.

Souvent, il est important de partir des quelques minutes, heures, jours qui ont précédé l’événement et de terminer le débriefing en aidant la personne à se projeter dans le futur immédiat.

 

Lors de ce processus d’accompagnement, la victime peut ainsi poser son vécu, face un tiers (en l’occurrence l’accompagnateur), sans crainte d’être à nouveau enlisée ou happée par le néant. Elle pourra ainsi recréer un lien avec son histoire, lui redonner sens afin de ne plus être « hantée » ou bousculée, percutée par cette image traumatique. Elle pourra redevenir actrice et sujet de sa vie. Elle remettra l’événement traumatique dans le cours de sa vie comme un souvenir.

 

« sortir du traumatisme, c’est se réconcilier avec-soi même, redevenir acteur de sa propre vie en acceptant le fait qu’on oublie jamais ce qui nous est arrivé. » (« la cause des victimes : approches transculturelles » G. Payet et JL. Roche, page P18).

 

 

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